Vendredi 21h. Paris sort, Paris brille, Paris grouille, Paris vit. Partout. Ou presque. La barrière automatique se soulève et laisse entrer le taxi. D'un coup d'un seul, la nuit tombe. Paris qui brille des feux du week-end n'est plus. Les rues sont sombres et désertes, les bâtiments éteints et fermés. Un calme surréaliste règne. On tourne. La ruelle est encore plus sombre, le taxi ralenti. Il roule maintenant quasiment en première dans la rue déserte. Avec un peu d'imagination, je vois les boules de paille sorties droit des vieux western traverser devant la voiture. Troisième tournant. On suit attentivement les panneaux rouges de signalisation "urgences pédiatriques". L'ambiance est tendue dans le taxi. Le silence est écrasant dans cet Hôpital désert et sombre en plein Paris. Au loin, les lueurs de la maternité légèrement éclairée me rassurent. Je me dis qu'il y a quand même quelqu'un ici. Encore un tournant. Le dernier avant la porte des urgences pédiatriques au fond de l'Hôpital. Le taxi m'arrête devant un immeuble entièrement éteint, et me dit, "c'est ici madame, vous voulez aller jeter un coup d'oeil ?". Mouais, pensais-je. Brave comme une mère avec un enfant en détresse assis à côté d'elle que j'étais, je sors du sanctuaire de la voiture. Le vent glacial et la nuit noire m'entourent immédiatement. Dans l'allée qui mène à la porte des urgences pédiatriques, je m'attends à voir des zombies affamés surgir des buissons. Sans rire. Et là, devant la porte, je sais que je dois faire demi-tour sans plus tarder. Il y a non pas des zombies, mais un mur de briques qui scelle carrément la porte du bâtiment. Je lole me dis-je. "Taxi, à Necker s'il vous plait. Il semblerait que l'Hôpital St Vincent de Paul, c'est fini. Comme Capri. "